La vulnérabilité des systèmes alimentaires dans les territoires ruraux et péri-urbains du Sénégal à l’épreuve du COVID-19 :
Cas de Lompoul-Potou (Région de Louga) et du marché syndicat de Pikine (Banlieue de Dakar)
Abstract
Le Séneégal présente de dynamiques des relations villes-campagnes marquées par une forte interdépendance organisées autour de l'approvisionnement et la distribution de produits alimentaires et de services. La pandémie à COVID-19 a impacté les principaux secteurs de la vie socio-économique et politique nationale. Les restrictions dans la mobilité et les mesures barrières ont constitué des obstacles dans le fonctionnement regulier et traditionnel des systèmes de la production et de distribution des denrées alimentaires des zones rurales et périurbaines. Cette contribution analyse le niveau de résilience et d’adaptation des systémes alimentaires à la Covid-19, à travers le prisme des relations villes campagnes basé sur les sysytemes alimentaires (d'approvisionnements de produits vivriers et produits de maraîchage, d'élevage et d'aviculture). La recherche d’indicateurs de vérification s’est faite à partir de sites représentatifs de l’objet de l’étude : Axe Lompoul-Potou localisé dans le secteur des Niayes de Louga (zone dépressionnaire humide, grand hub de produits maraichers au Sénégal) et le marché Syndicat de Pikine situé dans la banlieue de Dakar. Le marché est un lieu de convergence des transports de produits alimentaires d’origine rurale. Il est le principal marché de legumes et de fruits du Sénégal. La démarche a reposé sur une collecte de données, des témoignages et des récits de vie auprès des différents acteurs de la filière et des synthèses d'observations de terrain. Des enquêtes mixtes, quantitatifs (sur 150 personnes) et qualitatifs (sur 20 personnes) ont permis de recueillir les avis des differents groupes constitués: des commerçants alimentaires sur les marchés urbains et ruraux ; des ménages ruraux propriétaires de petites exploitations ; des ménages urbains et ruraux et de vendeurs d'aliments urbains informels. La principale conclusion de l’étude montre que les restrictions de la mobilité ont entraîné des perturbations dans la chaine, de la production à l'accessibilité des produits alimentaires . La pandémie a négativement affecté les activités et le fonctionnement et les logiques des exploitations agricoles et des marchés urbains et ruraux. Nous pouvons decliner cet enseignement: la résilience alimentaire procède de l’adoption de politiques publiques capables de promouvoir le développement économique, social et territorial inclusif et durable.